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Chaque cavalier qui saute la moindre barre sait-il ce qu’il doit à Federigo Caprilli, l'Italien, et à Pierre Danloux, le Français ?
Au début du XXe siècle, les deux écuyers mettent au point une méthode et un style qui modifient radicalement la monte en extérieur, alors que naît le concours hippique.
Sans eux, le saut d'obstacle tel qu'il est pratiqué aujourd'hui n'existerait pas.
A vingt ans d’intervalle, de chaque côté des Alpes, ils partagèrent une curiosité, un sens de l'observation - et une ténacité - extrêmes.
À force d'études sur la locomotion du cheval, ils luttèrent contre la position dite «classique» : épaules en arrière, jambes en avant et rênes tendues.
Caprilli et Danloux voulaient que le cheval garde la liberté de son encolure et que le cavalier, en adoptant une position en équilibre, ménage la bouche et le dos de sa monture.
Si les chevaux avaient une mémoire collective, nul doute qu'ils voueraient une reconnaissance intense à Federigo Caprilli et à Pierre Danloux.
- Pierre Jules Danloux
- Ancien élève de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion «La Première des Grandes Manoeuvres» (1896-1898) , sorti n° 156 sur 546 Sous-lieutenant le 1er octobre 1898, il obtint comme garnison le 1er chasseurs à cheval, à Châteaudun, dont le colonel commandant devint son beau-père trois ans et demi plus tard .Le nouveau marié, lieutenant depuis le 1er octobre 1900, dut prendre l'engagement de ne plus monter en course, où pourtant il s'était montré fort brillant, à Dinan, Illiers, Saumur, Longué, Les Sables etc. avec, par exemple, Ségalas et Royal Wings (à son ami Montesquiou-Fezensac). Il avait aussi gagné, en 1901, le Grand Steeple-chase international de Dieppe avec Symphonie, qu'il montait sous les couleurs du Colonel Féline. Entre temps, il avait fait, à Saumur, d'octobre 1899 à août 1900, son stage de sous-lieutenant d'instruction, d'où il était sorti avec le n° 16 sur 73 et la mention générale très bien. Il y retourna fin septembre 1905, lieutenant hors-cadre, sous-instructeur d'équitation, prenant rang, pour la première fois, parmi les dieux.Il n'avait pas 30 ans.. En 1910, nommé au choix capitaine-instructeur, il franchit à son tour les Alpes et remporte à Rome, une épreuve internationale. Cependant il fallait prendre le tour de commandement dans un corps de troupes. Fin septembre 1911, le capitaine Danloux quitte le Cadre pour le 27e dragons, avec lequel il part à la guerre le 2 août 1914. Il en revient sans blessure, ce qui est assez rare, mais nanti d'une série de citations fort élogieuses à l'ordre de la division ou du corps de cavalerie (dont celle 30 mars 1917, pour son attitude à Jussy, dans l'Aisne dévastée le 22 mars) et enfin la Légion d'honneur à la fin de cette même dure année. Il termina chef d'escadrons au célèbre 503e régiment de chars de combat de Versailles. En 1925, lieutenant-colonel, il fut détaché au Centre d'étude de la nouvelle arme. Le 6 septembre1929, il est nommé Cadre de l'Ecole d'application de la cavalerie et du train. Ecuyer en chef, il succède à Wattel, le restaurateur de l'Ecole au cours de la décennie qui avait suivi la fin des hostilités. Colonel en 1930, officier de la Légion d'honneur en 1931; il reste à la tête du Manège jusqu'en avril 1933, date à laquelle il prend le commandement du 5e régiment de cuirassiers, à Pontoise. Son passage à Saumur a exercé une influence décisive sur l'orientation de l'équitation française, civile et militaire. (André Monteillet, Les Maîtres de l'Oeuvre Equestre) (Athéna)