Nous
sommes en 1873. BAUCHER, malade, est mourant. L'HOTTE rend visite à
son ancien maître. Il raconte :
"Dès que je fus rentré,
il me dit : "Ah ! que vous avez bien fait de venir."…Puis
revenant à son art, objet des travaux, des méditations de toute sa
vie : "Avez-vous, me dit-il, pratiqué avec suite mes derniers
moyens, auxquels vous seul avez été complètement initié ? Je suis
heureux, avant de mourir, de vous les avoir transmis."…"Mais,
pour ne prendre que sur les résistances, il ne faut jamais
rapprocher vos poignets du corps, jamais ramené à vous, sans quoi
vous prenez sur l'élan du cheval, même sur son poids, alors tout
s'en va." Sa voix était faible ;…Mais la mimique
accompagnant ses paroles était des plus expressives. Les mouvements
des mains, des bras, du corps, mieux encore que la parole, rendaient
saisissantes les dernières inspirations du maître.…Il me
parla de mon régiment et m'entretint encore de ses derniers
moyens.…Alors, prenant ma main et lui donnant la position
de la main de bride, il dit : "Rappelez-vous bien, toujours ça."
et il immobilisa ma main sous la pression de la sienne. "Jamais
ça", et il rapprocha ma main de ma poitrine. "Je suis
heureux de vous donner encore ça avant de mourir."En le
quittant, je l'embrassai et sa main serra bien affectueusement la
mienne. Je ne devais plus le revoir que dans le cercueil."
Le
toujours ça, appliqué à la position de la main, devant le Général
l'Hotte, assis au chevet de son maître mourant, c'est à dire le
coude plié et la main relevée.
Le jamais
ça appliqué
au "ramena ma main vers ma poitrine" : JAMAIS en ARRIERE,
sans quoi "tout s'en va".
C'est
le dernier enseignement de François Baucher : jamais en arrière,
toujours vers le haut et vers l'avant. D'où
l'importance fondamentale de ne jamais reculer les mains, faute de
quoi le cavalier tire et le cheval s'éteint.
"Toujours
ça. Jamais ça."
Je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer qui sont les deux protagonistes